Eglises d’Ohrid

Plan d'Ohrid et ses églises (cliquer pour agrandir).
Plan d’Ohrid et ses églises (cliquer pour agrandir).

Du IXème au XVIIIème siècle, Ohrid était le siège d’un archevêché et possédait un important séminaire orthodoxe. La vie religieuse était intense. Ohrid est d’ailleurs encore surnommée la « Jérusalem des Balkans ». Evliya Çelebi, explorateur ottoman du XVIIème siècle, raconte dans son Livre des voyages qu’Ohrid possédait 365 églises, soit une pour chaque jour de l’année. Cela était faux bien sûr, Çelebi étant connu pour ses descriptions fantaisistes. Cependant, la vieille-ville compte encore aujourd’hui pas moins d’une vingtaine d’églises.

Certaines églises, notamment les plus petites, sont souvent fermées à la visite. Les autres ont un accès payant, généralement 100 denars.

Ste SophieLa plus grande est la cathédrale Sainte-Sophie. Cette vénérable construction du XIème siècle conserve des fresques exceptionnelles. Les couleurs sombres dominantes créent une atmosphère mystique. Ces fresques ont été réalisées par tranches successives entre le XIème et le XIVème siècle. L’ensemble le plus ancien est une série de portraits en pied représentant les dignitaires de l’Eglise. On peut ainsi voir six papes et les évêques de Constantinople, Jérusalem, Antioche et Alexandrie. Le superbe narthex à deux étages date du XIVème siècle. La cathédrale a servi de mosquée pendant toute l’occupation ottomane.

Près de la cathédrale, l’église Saint-Nicolas-Gerakomija est un édifice du XIXème construit à proximité d’un ancien hospice pour personnes âgées (« gerakomija » en macédonien). L’intérieur est riche en décoration, principalement d’influence médiévale. Cette église est représentative du renouveau culturel macédonien au XIXème siècle, lorsque la domination ottomane s’affaiblissait.

PrivleptosL’église Notre-Dame-Péribleptos (« Presveta Bogorodica Perivleptos ») date de la fin du XIIIème siècle. Elle est tout de suite reconnaissable à son empilement de corniches de toit. A l’intérieur, les fresques représentent principalement la Dormition de la Vierge. Grandioses, pleines de détails et riches en couleurs, elles dégagent une émotion certaine. Le nom de l’église (Peribleptos) signifie « vue de partout » en grec. Il évoque la situation de l’édifice, tout en haut de la vieille-ville. Notre-Dame-Péribleptos a fait office de cathédrale lorsque Sainte-Sophie était convertie en mosquée.

ConstantinLa petite église voisine Saint-Démètre (« Sveti Dimitri ») date du XIVème siècle. Elle ne paie pas de mine mais renferme de très belles fresques médiévales. Tout près, l’église Saints-Constantin-et-Hélène date de la même époque. Elle conserve elle aussi des fresques exceptionnelles.

En redescendant, on voit l’église Notre-Dame-Čelnička. Ce nom fait référence à une des portes des remparts médiévaux qui se trouvait à proximité. L’église date de la fin du XIVème siècle. Saint-Nicolas-Čelnički est une toute petite église, avec une nef basse et très simple. Seule une petite abside égaie l’extérieur. Cette église est très mal documentée.

HopitalOhrid compte plusieurs autres églises de petite taille. Il y a Sainte-Barbara et Saints-Côme-et-Damien, du XIXème, et la Petite église Saints-Côme-et-Damien et la Petite église Saint-Clément, du XIVème. Il y a aussi les deux églises de l’ancien hôpital, Notre-Dame et Saint-Nicolas. Ces deux églises du XIVème siècle sont séparées par une ruelle. Autrefois, elles étaient chacune gérée par une communauté monastique qui prodiguait des soins aux malades. Saint-Nicolas recevait les hommes, et Notre-Dame les femmes. La première possède de belles fresques évoquant l’occupation serbe de la Macédoine au XIVème siècle : des membres de la famille royale serbe sont représentés, dont Saint Sava, le saint patron de la Serbie, un prince devenu moine.

KaneoL’église Saint-Jean-le-Théologien de Kaneo (« sveti Jovan Bogoslov ») est l’église la plus célèbre de la ville. Elle figure sur toutes les brochures touristiques macédoniennes. Datant du XIIIème siècle, elle présente un dôme tout à fait inhabituel dans les Balkans : sa corniche ne forme pas une ligne droite ou des ondulations, mais des petits tympans triangulaires. Les fresques intérieures les plus anciennes datent de 1290. On peut notamment voir Erasme d’Antioche, évangélisateur du IVème siècle, faire face à Clément d’Ohrid. Cette disposition insiste sur la succession apostolique et fait un lien entre la Macédoine paléochrétienne et la Macédoine slave et chrétienne.

Notre DameA Mesocastro, tout près du bazar, se trouve l’église Notre-Dame de Kamensko (« sveta Bogorodica-Kamensko »). Elle a été construite en 1832. La Macédoine connaissait alors un renouveau culturel et religieux. Alors que l’occupation ottomane avait plus ou moins mis un terme à la construction d’églises depuis le XVème siècle, l’élite macédonienne naissante pouvait à nouveau financer de tels édifices. Notre-Dame est tout à fait caractéristique de l’époque, avec une silhouette massive mais simple et un intérieur chargé en décors. L’iconostase est particulièrement impressionnant.

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Voir aussi :

Plaošnik

Ohrid ottoman

Forteresse d’Ohrid

Théâtre antique

Musées d’Ohrid

Architecture religieuse en Macédoine

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