Mariovo

MariovoLe Mariovo est une petite région du sud de la Macédoine, entre la frontière grecque et la plaine de Pélagonie. C’est l’un des plus beaux coins du pays, connu pour son architecture, ses paysages secs et ses traditions.

HISTOIRE

Manastir
L’église de Manastir.

Mariovo signifie « terre de Marie », et une légende raconte que le sultan aurait voulu qu’une jeune fille de la région, appelée ainsi, rejoigne son harem. Elle aurait accepté à la seule condition que les Turcs n’islamisent pas sa région. Pour honorer sa mémoire, les gens lui auraient donné ce nom. Il semble néanmoins que la région possède un nom similaire depuis l’époque romaine.

L’histoire du Mariovo est marquée par l’isolement de la région. Pendant toute la domination ottomane, il a conservé une certaine indépendance et a servi de repère aux indépendantistes macédoniens. Le Mariovo a été une importante ligne de front pendant la Première Guerre mondiale. Le reste du XXème siècle a été marqué par un exode rural très prononcé. En 1948, la région comptait encore 12.000 habitants et avait le taux de natalité le plus élevé de Yougoslavie. En 2002, le nombre d’habitants était descendu à 840.

RELIEF

Gorges
Gorges de Skočivir.

Le Mariovo ne compte aucune ville, c’est une région assez déserte, couvrant environ 1.000 km². L’altitude est assez élevée puisque les points les plus bas sont à 700 mètres et que la région culmine à 2.521 mètres. La plupart des villages sont construits en dessous de 900 mètres.

Les gorges vues de Manastir.
Les gorges vues de Manastir.

Le Mariovo est un plateau marqué par les gorges de plusieurs rivières. Les plus importantes sont les gorges de Skočivir qui s’étendent sur 80 km à travers la région. Elles correspondent au cours de la rivière Crna Reka (prononcé tserna, soit la « rivière noire »).

Le plateau est bordé au sud par des massifs élevés, le Nidže et le Kožuf, qui marquent la frontière grecque. Les terres du plateau sont excellentes pour l’élevage des moutons ainsi que pour les vergers et la polyculture. La région comprend également des forêts de chêne, de sapin, de noisetier et de hêtre. On peut aussi voir des amandiers sauvages.

CULTURE

Costume du Mariovo avec le couvre-chef caractéristique.

Etant donné son isolement et son caractère uniquement chrétien, même à l’époque ottomane, le Mariovo a développé une culture assez particulière. Elle est très représentative de la culture macédonienne en général, mais offre un aspect particulièrement exubérant. Cela se voit par exemple sur les costumes traditionnels. Les robes de mariée, faites de plusieurs couches de tissu et recouvertes d’orfèvrerie, pesaient presque 50 kg !

La région est le berceau de nombreux contes et légendes, notamment celles d’Itar Pejo. Ce paysan plutôt fruste mais rusé joue des tours aux riches, aux clercs et à Nasreddine, dignitaire musulman voyageant sur son âne.

Y ALLER

Carte du Mariovo (cliquer pour agrandir).
Carte du Mariovo (cliquer pour agrandir).

Le Mariovo n’est pas très facile d’accès et il n’y a pas de possibilité d’hébergement sur place. Bitola et Prilep peuvent servir de bases. Une voiture est nécessaire. Attention à l’état de certaines routes.

Depuis Bitola, on peut entrer dans le Mariovo par Staravina, située au bout de la route de Novaci. Staravina est à 50 km de la ville.

Depuis Prilep, on peut entrer par Manastir (43 km).

VISITER

Le Mariovo comprend deux régions plus ou moins séparées : le Mariovo de Bitola et celui de Prilep. Il n’y a aucune route entre les deux et pour passer de l’un à l’autre il faut emprunter la grande route Prilep-Bitola. Les deux sont très intéressants et ils offrent chacun des coins pittoresques et authentiques.

Depuis Bitola

Staravina

MariovoEn partant de Bitola, Staravina peut être une première étape dans le Mariovo. Le village est tout à fait typique de la région : situé sur le plateau, il est entouré de collines sèches et de ravins. Parmi les maisons, on peut voir de beaux exemples d’architecture traditionnelle. Il se trouve à 850 mètres d’altitude et compte une vingtaine d’habitants.

Gradešnica

La Gradeška.
La Gradeška.

En continuant la route après Staravina, on atteint Gradešnica. Ce village est connu comme le lieu de naissance d’Itar Pejo (voir le chapitre Culture plus haut). Ce village situé près des gorges de la petite rivière Gradeška possède une chapelle du XVIème siècle (Saint-Démètre), un petit monastère (Saint-Elie) et une chapelle construite sur les ruines d’une villa romaine (Saint-Antoine). L’église principale date du XIXème mais elle a été ravagée pendant la Première Guerre mondiale. Gradešnica compte 80 habitants et est située à 800 m.

Gradešnica étant en cul-de-sac, il faut ensuite revenir vers Staravina.

Zovikj

Le pont de Zovikj.
Le pont de Zovikj.

Ce village compte une trentaine d’habitants et se trouve à 720 mètres d’altitude. On y trouve un magnifique pont en pierre enjambant la Gradeška. Le pont date de l’époque ottomane mais il s’est cassé dans les années 1950 sous le poids d’une charrette à bœufs. Il a été reconstruit par la suite. Le village possède également une église du XIXème siècle dédiée à Saint-Nicolas.

Depuis Zovikj, un chemin mène au monastère de Čebren, fondé au XVème siècle. Il se trouve au bord de la rivière Crna. Il comprend deux églises, l’une dédiée à Démètre (« Sveti Dimitrij »), l’autre au Saint Sauveur (« Sveti Spas »). Les deux possèdent des fresques. Le monastère, très isolé, est plutôt rustique.

En revenant à Staravina, on peut rejoindre le massif du Nidže.

Depuis Prilep

En partant de Prilep, prendre la route de Bitola et tourner à gauche à Novo Lagovo. La route continue un peu dans la plaine de Pélagonie puis on approche rapidement du Mariovo.

Manastir

L'église de Manastir.
L’église de Manastir.

Ce village est situé sur les gorges de la Crna. Il comprend plusieurs maisons anciennes ainsi qu’un monastère dédié à Saint-Nicolas. Construit à la fin du XIème siècle, il possède une superbe église qui rappelle Sainte-Sophie d’Ohrid. A l’intérieur, on peut voir de jolies fresques byzantines vieilles de presque mille ans. Manastir compte quatre habitants et se trouve à 700 mètres d’altitude.

Vitolište

Paysage près de Vitolište.
Paysage près de Vitolište.

En reprenant la route jusqu’à Vitolište, on traverse un beau paysage marqué par les gorges de la Buturica. Vitolište est un village plutôt charmant, on peut y voir un petit monastère dédié à Saint-Elie. (170 hab. 860 m)

Dunje

Situé sur la route du retour vers Prilep, Dunje est un village connu pour ses belles maisons anciennes. (80 hab. 600 m)


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Voir aussi :

Nidže

Bitola

Prilep

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