Prilep est une ville moyenne de 66.000 habitants, située au nord de la plaine de la Pélagonie. Elle fait presque la même taille que Bitola, mais ne possède pas le même prestige. Pourtant Prilep est une ville très agréable, comptant quelques édifices ottomans, un château fort et deux monastères médiévaux. Prilep est également célèbre en Macédoine pour son tabac et sa brasserie qui met en bouteille la deuxième bière macédonienne, la Dab, la première étant la Skopsko de Skopje. Enfin, le dialecte de la ville a servi de base à la standardisation de la langue macédonienne.
Prilep est une excellente base pour découvrir le nord de la Pélagonie, notamment le monastère de Treskavec et celui de Zrze.
Y aller
Prilep se trouve dans le nord de la Pélagonie, entre Skopje et Bitola. Elle est globalement bien reliée aux autres villes du pays.
La gare de Prilep se trouve sur la ligne Skopje-Bitola. Il y a 4 trains par jour dans chaque sens. Compter environ 40 min depuis Bitola et entre 2h10 et 2h40 selon les trains depuis Skopje. Compter 249 denars l’aller Skopje-Prilep et 98,50 denars pour Bitola-Prilep. Prendre un aller-retour directement est plus avantageux (par exemple 398 denars pour Skopje). Le trajet en bus de Skopje vers Bitola est à environ 400 denars. Il y a un départ environ toutes les heures, voire toutes les demi-heures. Le trajet dure 3 heures minimum, parfois plus selon l’itinéraire.
Bonnes adresses
L’offre hôtellière est restreinte mais de qualité. Pour rester proche du centre, choisir la Guest House Breza, qui propose des chambres à partir de 20 €. Prilep ne compte pas d’auberge de jeunesse.
Le Vieux bazar comprend quelques restaurants agréables, comme la Makedonska Kukja (cuisine traditionnelle).
Visiter

Centre-ville
Le centre-ville de Prilep est petit et se visite rapidement.
Le Vieux bazar ottoman date essentiellement du XIXème siècle car il a été dévasté par des incendies en 1854, 1866 et 1873. Ainsi, la plupart des façades ont un caractère très occidental.
Le quartier est dominé par la Tour de l’horloge, reconstuite après l’incendie de 1854. C’est l’une des plus belles et des plus reconnaissables de Macédoine. De plan octogonal, elle fait 38 mètres de haut et elle est légèrement penchée.
Près de la tour, on remarque les ruines de la mosquée du Bazar (« čarši džamija »). Construite en 1475, elle a été détruite par des extrémistes en 2001. Son avenir est encore en suspend et la municipalité oscille entre la reconstruire ou la laisser en l’état, afin de servir de lieu de mémoire. La mosquée est l’une des plus anciennes de Macédoine et la seule à avoir un minaret à deux balcons.
Prilep possède aussi un hammam turc (en mauvais état) et les restes d’un caravansérail (il n’en reste qu’un mur).
Au sud de la rivière Prilepska, on trouve la principale église de la ville, construite en 1838 et dédiée à l’Ascension. L’extérieur est particulièrement austère et rappelle que la domination ottomane et musulmane était encore très forte à l’époque. Les églises chrétiennes devaient être discrètes et disposaient de peu de moyens.
Varoš

Le quartier de Varoš est le principal attrait de Prilep. Il se trouve à 2,5 km au nord du centre-ville. Son nom vient du hongrois « varos », qui signifie « ville » et qui est passé dans les langues slaves, puis dans le turc avec le sens de « faubourg ».
Varoš est construit sur le flanc du Zlatovrv, une montagne aride qui domine Prilep. C’est probablement le coin le plus vieux de Prilep. Le quartier serait apparu dès l’époque romaine puis aurait prospéré au Moyen-Age. Les Turcs auraient ensuite délaissé ce site stratégique pour établir la nouvelle ville commerçante dans la plaine.
Varoš a connu son heure de gloire au XIVème siècle, lorsqu’il a servi de capitale au petit royaume de Vukašin et Marko Mrnjavčević (plus d’informations sur 10 personnalités de Macédoine du Nord).
Le monastère de Varoš est l’un des plus importants de Macédoine. L’église, dédiée à Saint-Michel, a été construite en 1861 à partir d’un édifice du XIIème siècle. A l’intérieur, on peut encore voir quelques fresques médiévales dont un portrait du roi Marko.
Dans le faubourg, on trouve plusieurs autres églises, dont Saint-Athanase (XIVème) et Saint-Dimitri (XIIIème). La première n’a plus de toît.
Tours de Marko
Le château fort du roi Marko domine le faubourg. On peut y accéder par un chemin direct mais très raide, ou bien suivre celui qui rejoint le monument en le contournant par le nord.
Au passage, on peut voir l’éléphant de Prilep, une formation rocheuse assez étrange. Certains y voient plutôt une cigogne. Il s’agit de deux rochers assemblés naturellement formant une figure de huit mètres de haut. Le site a probablement eu un usage religieux au cours de la Préhistoire car des tombes ont été découvertes à proximité.
Les Tours de Marko (« Markovi Kuli ») sont en fait les restes d’une vaste forteresse du XIVème siècle. Le site naturel est remarquable en lui même avec des granites et des gneiss formant des pics et des cavités.
Le site a été occupé à partir de l’Antiquité. Les restes d’une basilique paléochrétienne et une nécropole y ont d’ailleurs été découverts. A l’époque du roi Marko, le château renfermait une véritable ville, avec ses maisons et ses églises. On peut encore voir les restes de tombes creusées dans la roche. Pendant l’invasion ottomane, il a servi de refuge aux populations chrétiennes de la région, puis il a été abandonné.
Les Tours de Marko offrent une superbe vue sur Prilep et la Pélagonie. Pour poursuivre la visite, on peut continuer l’ascension du Zlatovrv jusqu’au monastère de Treskavec.
Musée du Tabac
Le Musée du Tabac se trouve à 2 km après Varoš, sur la route de Makedonski Brod. Il n’est pas toujours ouvert, donc il faut contacter le personnel avant (muzjzatutun@mail.com.mk ; +389 (0)48 434-011).
Le musée fait partie de l’institut du tabac de Prilep. Il a été fondé en 1973 sous l’impulsion de Tito pour rendre hommage à la grande spécialité de la ville. Il a rapidement reçu des collections importantes de tabatières, de pipes, d’étuis à cigarettes ou encore de narguilés. Ses nombreux artéfacts en font un des plus grands musées du genre en Europe, mais tout n’est pas exposé et le musée est plutôt petit. Certaines pièces, venues de Chine, de Russie ou de Turquie, valent le détour.
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