Les gorges de Badar (en macédonien « badarska klisura », ou « baderska klisura ») sont situées entre Skopje et Veles. Elles sont traversées par la rivière Pčinja, et elles s’étendent sur six kilomètres, entre le village de Badar et le confluent de la rivière et du Vardar.
Les gorges ne forment pas une véritable attraction touristique, car il n’y a pas d’aménagement particulier pour les visiter. Cependant, elles sont incontournables lorsque l’on va de Skopje à Veles en voiture : elles sont empruntées par l’autoroute A1. A cet endroit, l’autoroute est divisée en deux branches : les deux voies en direction Skopje-Veles passent par les gorges, mais les deux voies dans l’autre sens passent quelques kilomètres plus à l’est.
Badar

Le village de Badar (ou Bader), qui a donné son nom aux gorges, n’a absolument rien de spécial. Cependant, il se trouve près de la cité antique de Baderiana, qui lui a donné son nom. Le site archéologique se trouve à 1 km au nord du village. On peut y voir quelques ruines assez quelconques. Baderiana a persisté jusqu’à l’époque byzantine, et ce serait le lieu de naissance de l’empereur Justin Ier. Son neveu et successeur, Justinien, est né non loin de là, à Tauresium.
Badar se trouve à proximité de Katlanovo, un village connu pour sa station thermale. Réputée à l’époque yougoslave, elle a aujourd’hui périclité.
Après avoir dépassé Badar sur l’autre rive, l’autoroute s’engage dans les gorges. Après un premier tunnel, le paysage se fait plus impressionnant. A plusieurs endroits, il y de petits parkings qui permettent de s’arrêter et de profiter de la rue (à ses risques et périls…).
Markovi Kuli
Ensuite, on voit au loin les ruines d’un château fort, appelé Markovi Kuli (« les tours de Marko », du nom du roi médiéval légendaire). En fait, au Moyen-Age, le château faisait partie d’une véritable petite ville aujourd’hui disparue (Kožle). Celle-ci avait été établie dans les gorges pour bénéficier de la proximité de la voie commerciale, mais aussi pour occuper ce point stratégique. Elle a disparu après l’invasion ottomane, mais son nom a été repris par le village de Kožle, situé de nos jours de l’autre côté de la rivière.
Un petit parking permet de s’arrêter juste en bas des ruines. Le site n’est pas indiqué. Sur place, on peut voir les ruines de tours et de remparts, une partie ayant été restaurée.
Monastère de Kožle
Après le château, l’autoroute passe à côté d’un autre témoin de l’histoire de Kožle. Sur la droite, on peut voir un monastère, bâti à flanc de falaise, de l’autre côté de la rivière. Pour y accéder, il faut se garer sur un parking dédié, assez facile à repérer puisqu’il est rempli de fontaines et de petites chapelles. On y trouve même un magasin d’icônes. Du parking, un petit chemin permet de descendre à la rivière, d’emprunter un pont piéton, et d’ensuite gagner le monastère.
Le petit monastère de Kožle a été fondé au XIVème siècle, sous le règne de l’empereur serbe Dušan. Après la conquête ottomane, l’église est reconstruite, et change de vocable : alors qu’elle était dédiée à Saint Nicolas, elle est désormais consacrée à la Mère de Dieu (« Bogorodica »). L’église est partiellement construite dans une grotte.
De l’autre côté de l’autoroute, un chemin mène à un autre monastère, construit au sommet des gorges. Appelé monastère Saint-Jean de Vetersko (du nom du village voisin, en macédonien « manastir Sveti Jovan Veterski »), il n’a été construit qu’au XVIIème siècle, et il n’a pas grand intérêt.
Après le parking du monastère, l’autoroute quitte progressivement les gorges et on retrouve ensuite le Vardar.
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