
Scupi (ou « Skupi » en macédonien) est la Skopje de l’Antiquité. La ville n’était pas construite au même endroit qu’aujourd’hui, si bien que les ruines se trouvent en plein champ. Étant donné que le site a été abandonné à la fin de l’Antiquité, les vestiges ont été plutôt épargnés par l’histoire.
Aujourd’hui, Scupi se trouve juste en dehors de Skopje, à environ 5 km du centre-ville.
Ce n’est ni le Colisée, ni Pompéi, et il n’y pas énormément de vestiges à découvrir. Le lieu manque d’ailleurs d’aménagements et d’une mise en valeur adéquate. Scupi demeure quand-même un endroit intéressant si l’on reste quelques jours à Skopje.
Y aller

On peut prendre un bus 21 ou 21A depuis le centre-ville ou la gare routière. Les deux lignes on un parcours différent mais toutes les deux passent par l’arrêt Starski Dom Zlokukjani (demander au chauffeur « starski dom zlokoukyani »). L’arrêt se trouve juste après que le bus quitte une grande route pour une route secondaire. Ensuite, il suffit de monter la colline sur la droite pour rejoindre les ruines (de loin le site est peu visible et peut ressembler à un chantier abandonné).
Il est aussi possible de rejoindre le site en taxi, pour environ 400 denars.
Histoire

Scupi est une ancienne ville romaine fondée en tant que colonie en 85 ap. J-C. Auparavant, le site était occupé par la tribu des Dardaniens, qui peuplait le nord de la Macédoine et le Kosovo. Domitien, l’empereur qui a fait de Scupi une colonie, y installe de nombreux vétérans de l’armée romaine, à qui il offre des terres. Ces vétérans viennent de tout l’Empire romain (Italie, Gaule, Syrie, Balkans…) et Scupi ne possède pas de lien fort avec la région qui l’entoure. Ainsi, alors que les villes du sud des Balkans sont traditionnellement hellénophones, Scupi est de langue latine.

Après l’adoption du Christianisme par les Romains, Scupi devient le siège d’un diocèse au IVe siècle. C’est d’ailleurs pendant l’Antiquité tardive que Scupi connaît son âge d’or. C’était alors un centre commerçant situé sur la route entre le Danube et la mer Egée.
La ville est détruite par un violent séisme en 518 et elle est délaissée au profit du site actuel de Skopje. Les ruines de Scupi servent d’abord de carrière de pierres pour édifier la forteresse de Skopje, puis le site est progressivement oublié.
Ce n’est qu’au XXe siècle que des fouilles sont entreprises et le site n’a toujours pas révélé tous ses secrets. Des campagnes archéologiques ont encore lieu régulièrement.
Visiter
L’entrée est gratuite mais les horaires d’ouverture sont plus qu’aléatoires (le site ne semble plus ouvert régulièrement, à part quand des fouilles sont organisées). Pour compliquer la tâche, il n’y a ni site internet ni point d’information fiable (pour le moment en tous cas). Les principaux vestiges sont accompagnés de tableaux explicatifs en macédonien et en anglais.
Une bonne part du site n’a pas encore été fouillée et les principaux vestiges visibles sont ceux d’édifices publics.
On peut notamment voir les fondations du théâtre, qui était vraisemblablement le plus grand sur le territoire macédonien actuel. Les fouilles sur le monument dureront encore longtemps car une partie des vestiges est située sous un cimetière moderne qu’il faudrait déplacer. Malheureusement, ce qui a déjà été découvert est peu à peu recouvert par la végétation, si bien qu’il est difficile de se rendre compte de l’ensemble des vestiges.
On peut aussi voir les restes d’une vaste basilique, de thermes et de l’ancien cardo, la rue principale nord-sud. Le site comprend également une nécropole romaine dont il reste de belles stèles.
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